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France – Pays de Galles : du changement, enfin !

Par Gabrielle, le 26-02-2015

Le XV de France affronte les Gallois ce samedi à 18h00 au Stade de France. Pas une mince affaire après avoir perdu contre les favoris du Tournoi et une victoire faiblarde contre les Ecossais.

Morgan Parra tout content de retrouver son statut de titulaire. C'est en fait à cause de lui que les pâtes bolognaises ne sont plus au menu : elles sont toutes livrées dans sa chambre. Hehehe, petit filou !

Crédit : IconSport.

Morgan Parra est enfin titulaire !

Ce changement était réclamé depuis qu’il était entré en jeu face à l’Ecosse et qu’il avait réveillé nos Bleus. Avec le retour de Sébastien Tillous-Borde, titulaire lors des trois matchs de la tournée de Novembre, et à 100% après un retour de blessure, on aurait pu se poser des questions, car Philippe Saint-André est bien connu pour ne pas suivre la logique. Heureusement pour le jeu français, Parra est bien titulaire. Et il le mérite. Ses entrées lors des deux derniers matchs ont marquées mais pas seulement. Il a déjà affronté les Gallois à six reprises, 3 fois en tant que titulaire sous l’ère Lièvremont puis deux fois en tant que remplaçant avec Saint-André, et surtout, une demi-finale à Auckland lors de la Coupe du Monde 2011 (en tant que N°10, il avait marqué tous les points). Il totalise surtout plus de 50 sélections et ce match sera même sa 59ème !  Thierry Dusautoir est le seul des 23 sélectionnés à avoir plus de sélections que lui (au nombre de 72). On peut également ajouter à ce profil que la charnière qu’il forme avec Camille Lopez est celle de Clermont et qu’ils ont, de fait, des automatismes. Damien Chouly est également son numéro 8 à Clermont, un trio 8, 9 et 10, de joueurs qui se connaissent très bien. Morgan Parra est également sur un retour de blessure plein de succès depuis fin décembre, Clermont est d’ailleurs aujourd’hui en tête du championnat.

Camille Lopez a gardé la confiance du staff, heureusement. Même si cette confiance était quelque peu mal placée lorsque donnée à Rory Kockott qui devait confirmer contre l’Irlande avait rendu une copie égale à celle du match contre l’Ecosse : manque d’alternance, sorties de balles trop lentes, ce que Morgan Parra avait corrigé dès son entrée en jeu.

Rémi Lamérat, quelque peu chagriné lorsqu'il a appris que ses pattes bolognaises préférées ne seraient plus au menu à Marcoussis. Marcoussis est en effet à cours de tomates, toutes ramassées par les journalistes pour les envoyés à la tête du sélectionneur Saint-André. Un XV de France qui le vit tout de même bien, seul Rémi Lamérat a érigé une statue en hommage à ses pâtes carbonara. Ou était-ce bolognaises? Les pâtes carbonara ont également été retirées du menu, peut-être érigera-t-il un nouveau monument en leur honneur ?

Crédit : IconSport.

Rory Kockott quitte le groupe sur blessure pour certains, sur mauvaises performances pour d’autres. Les autres changements à noter sont ceux de Pascal Papé, sanctionné de 10 matchs de suspensions pour son coup de genou (volontaire ou involontaire, à vous de juger) sur Heaslip. Il est remplacé par le jeune Romain Taofifenua pour qui ce sera sa première sélection. Teddy Thomas n’est également plus sur la feuille de match pour sa blessure en première période : il est remplacé par Sofiane Guitoune qui prenait son mal en patience en tribune depuis le début de la compétition. Il a été préféré à Noa Nakaitaci pour son « ancienneté » (2 sélections), qui lui retourne en club. Enfin, Philippe Saint-André a choisi d’effectuer des changements supplémentaires, retrouvant ses habitudes d’avant le Tournoi : Brice Dulin, à la place de Spedding, et Rémi Lamerat, à la place de Bastareaud, font partie du XV de départ.

« On a eu des années difficiles, on est dans une phase de reconstruction
avec de jeunes joueurs qui doivent engranger de la confiance, 
se libérer surtout.
La réception du pays de Galles est une bonne occasion de se libérer »

Thierry Dusautoir

Ces changements sont plus que les bienvenus mais reste encore à voir si le XV de France sera à même de se libérer complètement comme le souhaite leur capitaine, Thierry Dusautoir. Car le jeu mis en place, que Serge Blanco souhaite propre aux Français, n’est peut-être pas celui qu’il faut pour vaincre les nations de premier plan. Plusieurs anciens internationaux et journalistes le disent trop contraignant, empêchant les individualités de montrer leurs vraies valeurs. Les joueurs sélectionnés sont tous très bons en club et mérite leur place dans le XV de France mais les systèmes de jeu semble ne pas pouvoir leur laisser la liberté de briller, de faire preuve de French Flair, si apprécié d’ordinaire. Bastareaud a été plus que marquant, littéralement, contre l’Irlande, et il avait su faire avancer le jeu lors du premier match contre l’Ecosse mais il n’est pas au maximum de ses capacités que l’on peut voir à Toulon. Les talents individuels des joueurs ne sont pas exploités. Il semblerait qu’un plan de jeu soit établit et que les joueurs doivent s’y conformer, alors que la technique que Vern Cotter utilise avec l’Ecosse et qui a déjà fait ses preuves en moins d’un an est de justement adapter le plan de jeu à ses talents individuels pour qu’ils brillent pour le bien de l’équipe.

On pourra quand même noter que Philippe Saint-André s’adapte à ses adversaires : les Gallois ont un jeu bien plus mobile que les Irlandais et Bastareaud en fait les frais. La mobilité plus importante de Rémi Lamerat, ainsi que son entrée convaincante a fait de lui un titulaire face au Pays de Galles. Bastareaud reprend donc le rôle d’impact player, qu’il a tenu pendant déjà un bon bout de temps les années passées, aux côtés de Uini Atonio et Vincent Debaty.

Les Gallois visionnaires

Leigh Halfpenny lors de sa participation au cours de salsa, cours réalisé par Tom Visser, très grand danseur écossais, peut-être le plus grand de tous les temps.

Crédit : Getty Images.

Aujourd’hui, Philippe Saint-André s’appuie sur la deuxième partie de la seconde mi-temps contre l’Irlande. En trois ans, il n’a pas d’autres matchs à prendre en exemple malheureusement. Les membres de son staff qui se disent insensibles aux critiques « qui ne les atteignent pas » devraient peut-être se remettre en question (s’ils ne le font pas déjà, j’ose espérer qu’il y a eu du progrès depuis les 18 mois qu’ils ont mis pour comprendre l’ampleur de leur tâche et leurs rôles de sélectionneur et entraîneurs de l’équipe nationale).

Les Gallois, eux, envisagent déjà la Coupe du Monde 2019. Après une reconstruction difficile des provinces et des clubs gallois au début des années 2000, le rugby gallois est toujours visionnaire, et ce depuis le 19ème siècle : les positions actuelles des arrières ont été envisagées par eux. Les « dual contract », double contrats, qui permettent d’éviter l’exil de leurs joueurs vers l’Angleterre ou la France où les chèques sont plus importants, offrent à la sélection nationale 14 joueurs en forme et prêt pour le Six Nations. En effet, outre le fait que la Fédération Galloise prend désormais en charge 60% du salaire du joueur, ce dernier est limité à 16 matchs de Coupe d’Europe et de Ligue Celte par an. Bien loin des 30 matchs autorisés par la FFR aux clubs français (mais la Ligue Celte ne comprend pas 14 clubs et 26 journées de championnats, bien loin de là également). Ils visent 25 joueurs en double contrat club/fédération pour 2019, au moment où la France n’aura sûrement même pas encore entamé une réforme de son rugby.

De plus, le XV du Poireau possède de jeunes joueurs devenus de vrais leaders dans leur équipe : George North, Leigh Halfpenny, etc. Ce qui manque cruellement au XV de France. Les Gallois savent également être très propres en conquête et très disciplinés. Ce qui n’était pas vraiment le fort des français lors des deux derniers matchs. Ils ont également développé un rugby bien à eux. Les français, eux, ne sont peut-être pas aidés à ce niveau-là, avec tous les joueurs et entraîneurs étrangers qui peuplent notre Top 14. Mais ne cherchons pas d’excuses à ce XV de France, il leur reste encore trois matchs pour raviver la passion des supporters !  

Le match se joue samedi 28 février à 18h00 au Stade de France, diffusé sur France 2.

Gabrielle
Passionnée de sport, plus particulièrement de rugby, actuellement étudiante en management du sport. Twitter : @GHarrivelle

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