Un an après sa première sélection en équipe de France, Thomas Domingo a franchi un cap. En quelques mois, il est devenu un pensionnaire indiscutable du groupe des Bleus et aujourd’hui, il profite de la blessure de Fabien Barcella pour débuter le Tournoi comme titulaire. Une juste récompense.
Comme une évidence. Au moment de l’annonce des noms des quinze titulaires pour le déplacement en Écosse, celui de Thomas Domingo est le premier à sortir de la bouche de Marc Lièvremont. Numéro un. Rien de surprenant après le forfait de l’habituel pensionnaire du poste, Fabien Barcella. Logique tout simplement car le pilier clermontois a su faire son trou chez les Bleus. Discrètement. Mais rapidement. En franchissant avec succès chaque marche quand il était temps. « J’ai eu de plus en plus de temps de jeu en équipe de France au fur et à mesure des matchs, explique l’intéressé. A moi de rester sur cette dynamique et de continuer à progresser« . Il y a presque un an, Thomas Domingo faisait ainsi ses premiers pas avec le XV de France durant le Tournoi des 6 Nations. Avant de partir en tournée dans l’hémisphère sud cet été. Avec le statut de réserviste.
Au mois de novembre, c’est dans la peau du 23e homme qu’il prépare le match contre l’Afrique du Sud. Il assistera des tribunes à l’exploit français. Frustrant certes, mais il fait définitivement partie du groupe. La semaine suivante, il est titularisé face aux Samoa. Encore une progression… Il a donc attendu son heure. Et celle-ci est arrivée ce mercredi 3 février : il débutera à Murrayfield pour l’ouverture du Tournoi. « Je suis très content. J’attendais ça depuis longtemps, avoue le joueur. Je vais avoir l’occasion de prouver et je vais la saisir. Croyez-moi, celle-là, je ne vais pas la rater« . Confiant, mais en rien hautain. Simplement, le Clermontois est d’un naturel décontracté. Pas le genre à se mettre une pression démesurée malgré son jeune âge (24 ans) ou l’importance de l’événement. « Je suis plutôt cool », reconnaît-il. Ce qui l’empêche pas d’avoir de l’ambition : « Je veux garder ma place dans le XV de départ pour la suite du Tournoi mais je sais que je peux la perdre en cas de mauvaise performance ou si le staff veut faire tourner l’effectif. »
« J’étais assez feignant «
Son apparente assurance cache également une certaine forme de lucidité. En effet, Thomas Domingo sait qu’il doit également la bonne nouvelle à un concours de circonstances. Au premier rang desquelles la blessure de Fabien Barcella bien sûr. « C’est la référence. Il propose plus de mobilité que moi. Mais à moi de prouver que je peux rivaliser avec lui. Tous les joueurs sont différents et je ne vais pas essayer de le copier. J’ai aussi des qualités ». Les principales : sa capacité à rester longtemps debout et surtout à gratter des ballons dans les rucks. « C’est l’avantage d’être petit. Je suis plus rapide pour attraper les ballons et pour lutter au sol« , sourit Domingo. Mais il sait qu’il doit aussi travailler certains secteurs dans lesquels il a quelques lacunes : « La défense et les déplacements« .
Il y a quelques années, le pilier né à Tulle et passé par le pôle espoir d’Ussel, puis par Aurillac, n’était pourtant pas forcément promis à un avenir aussi doré. Ou en tout cas pas aussi rapidement. La raison ? Sa suffisance. « C’est vrai que j’étais assez feignant. » Cette ascension fulgurante, il la doit essentiellement à un homme : « Vern Cotter. Il m’a apporté beaucoup de rigueur. Par sa seule présence, il me forçait à me bouger. Si je voulais du temps de jeu, il fallait travailler ». Et cela a fonctionné à merveille. « J’ai perdu 18 kg en six ou sept mois lors de ma première année avec les pros en 2006« . Il a également profité de l’expérience et des conseils de ses illustres aînés qu’il côtoyait tous les jours à Clermont : « Zirakashvili, Scelzo, Emmanuelli. Je les ai beaucoup écoutés. Ils me corrigeaient sur certains points et pointaient mes défauts sur les liaisons ou la poussée en mêlée. Ils m’ont permis de devenir plus roublard malgré mon âge« . Aujourd’hui, à seulement 24 ans, c’est lui qui est devenu l’exemple…
Source: www.rubyrama.fr