La saison 2014-2015 de NBA fut riche et belle et a été ponctuée d’une finale inédite et passionnante entre les Cleveland Cavaliers de LeBron James et les Golden State Warriors de Steph Curry.
Le fait marquant du début de la saison a été évidemment le retour du « king » LeBron James chez lui à Cleveland dans l’Ohio, équipe dans laquelle il avait évolué jusqu’à 2010 et son départ pour le Heat de Miami. Insultes et maillots brûlés avaient accompagné le départ de l’enfant du pays. Après son échec en 2007 en finale contre les Spurs (San Antonio) de Tony Parker, James savait qu’il fallait qu’il change d’air s’il voulait enfin remporter une bague de champion. Bien lui en a pris. En quatre saisons sous les couleurs de Miami, il a amené son équipe à chaque fois en finale et a ainsi remporté 2 titres de champion en 2012 et 2013 avec à chaque fois à la clef un titre de MVP (Most Valuable Player = Meilleur Joueur) des Finales. C’est après un ultime échec contre San Antonio en 2014 qu’il a décidé de revenir chez lui à Cleveland. Il a été accueilli comme le messie, l’équipe de l’Ohio ayant vécu quatre saisons absolument cauchemardesques sans sa star.
Que fallait-il espérer pour cette saison ? Une qualification en play-offs ? Une finale de conférence ? Ou alors le rêve d’une finale NBA ? Les Cavaliers pouvaient-il briser la malédiction qui pèse sur les équipes de Cleveland depuis 1964 ?
LeBron James n’allait pas être seul. Les Cavaliers avaient réussi à conserver leur meneur de jeu Kyrie Irving et à faire signer l’intérieur all-star Kevin Love, ancien joueur des Timberwolves. Le « Big Three » était composé.
Après un début de saison plus que mitigé et un bilan passant en dessous des 50% de victoires à la mi-janvier, Cleveland a enclenché la marche en avant pour terminer la saison régulière à la 2ème place de la Conférence Est derrière les Hawks d’Atlanta (avec un bilan de 53 victoires pour 29 défaites, soit 65% de victoires).
Les fans des Cavaliers allaient enfin retrouver le goût des play-offs qu’ils n’avaient plus connus depuis 2010.
Au 1er tour, ils héritèrent des Celtics de Boston, qui n’avaient d’effrayants que leur nom et leur histoire. En effet, balayée 4-0 (on parle alors de « sweep »), la troupe du TD Garden est rentrée chez elle bredouille. Mais gros point noir, les Cavaliers ont perdu un de leur joueur clé durant cette série, Kevin Love. En effet, il s’est littéralement fait détruire l’épaule par un joueur adverse après un acte d’anti-jeu pour le moins cruel.
Une victoire facile certes, mais une victoire coûteuse.
En demi-finales de conférence, un vrai test s’annonçait face aux Chicago Bulls du revenant MVP de la saison 2011 Derrick Rose et du pivot français Joakim Noah.
Des matchs à rebondissements, des shoots au buzzer, cette série a tout connu.
Chicago a remporté le premier match sur le parquet des Cavaliers avant que ces derniers n’égalisent à 1-1. Quand la série a déménagé au United Center de Chicago, elle est devenue complètement folle. Un shoot au buzzer de D. Rose a permis aux Bulls d’arracher le match 3 et de mener 2-1 dans la série. Mais c’était sans compter sur l’inévitable LeBron James qui lui a répondu au match 4 avec un shoot à 3 points dans le coin pour éviter les prolongations.
Le match 5 allait être crucial. C’est ce match que LeBron James a choisi pour réaliser une prestation tout simplement monumentale avec une ligne de stats exceptionnelle (38 points, 12 rebonds, 6 passes, 3 interceptions, 3 contres et O ballon perdu – une première depuis 2011 en play-offs -). Le match 6 s’annonçait exceptionnel à Chicago mais les Cavaliers ont éteint les ardeurs des Bulls pour finalement remporter la série 4-2.
Une finale de conférence donc, la 5ème consécutive pour LeBron (après les 4 avec Miami de 2011 à 2014 – les 4 remportées d’ailleurs-). Cleveland a donc affronté les Hawks d’Atlanta (1er de la saison régulière) en finale à l’Est.
Mais nous pouvons passer vite sur cette finale car les Hawks ont été « sweepés » et de match il n’y en a pas eu. Tout ceci malgré l’absence de Kevin Love et la blessure de Kyrie Irving l’obligeant à rester sur le banc un peu plus qu’à l’accoutumée.
Une finale NBA inédite
5ème finale NBA de suite pour LBJ, 1ère finale depuis 2007 pour Cleveland.
Face à eux, la meilleure équipe de la Ligue, les Warriors de Golden State (Oakland, Californie) emmenés par les « Splash Brothers » Stephen Curry (MVP de la saison régulière) et Klay Thompson.
Double spécificité de cette finale : elle est inédite et c’est la première de l’histoire qui oppose 2 coachs rookie (Traduction : dont c’est la première saison en NBA) : David Blatt pour Cleveland et Steve Kerr pour Golden State.
Il est difficile de résumer cette finale tellement elle a été riche et indécise.
Les deux premiers matchs à l’Oracle Arena d’Oakland se sont terminés en prolongations. Le premier d’entre eux a été remporté par les Warriors et le second par les Cavaliers.
Au moment de se rendre à la Quicken Loans Arena, rien n’était joué. Cependant, durant le premier match, Kyrie Irving, autre joueur clé des Cavaliers, s’est blessé gravement, devenant ainsi indisponible pour la suite des Finales.
Le 3ème match de la série a été totalement surréaliste avec une prestation ébouriffante de l’australien des Cavaliers Matthew Dellavedova. Il a défendu de manière remarquable sur Curry, a été précieux en attaque, s’est jeté sur absolument tous les ballons. Il a du être emmené à l’hôpital après le match pour être perfusé.
Après ces trois matchs, LeBron James culminait à une moyenne record de 41 points, 12 rebonds et 8,3 passes par match.
Mais les Cavaliers avaient trop puisé dans leurs réserves. Largement amoindris avec les blessures de Love et Irving, avec seulement 6 joueurs foulant le parquet par match, la mission est devenue impossible par la suite malgré les prestations de haut vol de leur star. Ils ont ainsi perdu les 3 derniers matchs pour s’incliner 4-2.
On se demandait si LeBron James n’aurait pas pu recevoir le trophée de MVP des Finales malgré la défaite de son équipe, ce qui était arrivé une seule fois dans l’histoire (Jerry West en 1969). En effet, ses stats ont été ahurissantes et l’impact sur son équipe inégalable. Mais c’est finalement Andre Iguodala, l’ailier des Warriors, qui a été désigné, après avoir été décisif lors des derniers matchs.
Cela faisait 40 ans que les Warriors attendaient un titre NBA.
La malédiction des équipes de Cleveland n’aura donc pas pris fin.
Prendra-t-elle fin l’année prochaine ? Avec un James toujours au top de sa forme, et un retour en puissance de Love et Irving, tout semble possible pour cette franchise qui a enfin pu regoûter aux joies de la victoire.