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Qui Paire Gagne

Par adanion, le 31-07-2015

Bill Tilden, ancien joueur de tennis américain numéro 1 mondial dans les années 1920 déclarait « le tennis c’est plus qu’un sport. C’est un art au même titre que la danse ». Il est possible que Benoît Paire déclare la même chose aujourd’hui. Lui qui, jusqu’à peu, ne concevait un point que par sa beauté.

Classé à la 24ème place mondiale il y a presque 2 ans, Benoît Paire avait connu une saison 2013 assez remarquable. Son principal fait d’armes : une demi-finale au Master 1000 de Rome avec notamment des victoires contre Tomas Berdych et Marcel Granollers. Seule une défaite avec les honneurs contre le meilleur joueur de tous les temps, Roger Federer, lui a barré la route de la finale. Il avait également atteint le 3ème tour à Roland Garros (défaite contre Kei Nishikori) et Wimbledon (défaite contre Lucas Kubot).

2014 était attendu comme l’année de la confirmation. Malheureusement, la confirmation a laissé la place à la déception. Il a même fini la saison au-delà de la 100ème place mondiale. Considéré comme un véritable joyau à l’état brut par ses différents entraineurs, ce joueur enchaine les hauts très hauts et les bas très bas. Et cette saison 2014 ressemblait davantage à un bas très bas avec notamment des blessures importantes qui l’ont éloigné des terrains durant de longs et douloureux mois.

La saison 2015 avait commencé sous les mêmes hospices. Une défaite très inquiétante au 1er tour des qualifications de l’Open d’Australie ne laissait rien présager de bon pour cette année. Les blessures ont persisté. Les doutes aussi. Mais, le très bas a vite laissé place au haut avec un 3ème tour à Roland Garros après notamment une belle victoire contre l’italien Fabio Fognini. L’avignonnais avait retrouvé un classement correspondant à ses standards. Ensuite, il le dit, on le sait, Benoît Paire n’aime pas le gazon ni Wimbledon. Même s’il avait offert une belle résistance (il avait remporté les deux premières manches) contre l’espagnol Robert Bautista-Agut au 2ème tour, il a du s’incliner. Il tweetait même à la fin de son match : « De toute façon je n’aime pas Wimbledon, tout le monde le sait ».

Après Wimbledon, une « mini-saison » sur terre redémarrait avec quelques tournois Challenger et ATP. Le français avait choisi de s’aligner au challenger de San Benedetto en Italie. Mais, Benoît Paire ne fait rien à moitié. Il a littéralement « balancé » son premier tour face au quasi retraité italien Filippo Volandri avant d’abandonner au début de la 3ème manche. Le monde du tennis s’est déchaîné sur lui à la vue d’une vidéo d’un jeu du match au cours duquel il « brade » consciemment (fait exprès de perdre).

Mais c’est une habitude chez les gens, commenter dans l’instant, réagir à chaud, « plomber » les joueurs français à chaque échec. Les personnes qui suivent le tennis adorent critiquer Benoît Paire car ils ne le comprennent pas, ils ne cessent d’asséner les mêmes critiques à son égard, devenant très souvent méprisants. Les mêmes qui ne comprennent pas Monfils quand il fait des coups droits sautés dans tous les sens. Mais il faut des joueurs comme ça sur le circuit devenu beaucoup trop lisse.
Et comme Benoît Paire adore les ascenseurs émotionnels, après avoir balancé le 1er tour d’un tournoi challenger, qu’est-ce qu’il décide de faire ?
Rien de moins que de remporter, à 26 ans, son premier tournoi ATP 250 à Bastad en Suède (sur terre-battue) en étant brillant. Il a enchaîné les victoires de prestige, notamment face au belge David Goffin 14ème mondial et surtout en finale contre Tommy Robredo, spécialiste de la terre-battue.
Voilà, comment en 2 semaines, passer d’un très bas à un très haut. Ceci n’est pas donné à tous les joueurs, cela révèle des qualités mentales très impressionnantes chez ce joueur qualifié de clown par la plupart. Cette victoire lui a permis de revenir parmi les 50 meilleurs joueurs mondiaux et je ne pense pas qu’un clown puisse y figurer. Benoît Paire n’est pas un clown, il est simplement incompris. Mais en répétant régulièrement des performances pareilles, les gens commenceront à le comprendre, car eux ne comprennent que la victoire.

Il ne s’arrête pas là. Cette semaine il participe au tournoi ATP 500 d’Hambourg. Il a battu l’allemand Philip Kohlshreiber au 1er tour avant de s’imposer une nouvelle fois face à Tommy Robredo. Il affrontera aujourd’hui en quarts de finale, le jeune français Lucas Pouille sorti des qualifications.

adanion
Je suis de Bordeaux, étudiant à l'Université Panthéon Assas (Paris II) et sportif de "haut niveau" tennis (classé 0). Tu peux me croiser sur les courts de tennis ou à la bibliothèque ! Bonne lecture :)

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