Aujourd’hui, on s’intéresse au football un peu plus international que d’habitude : la Coupe d’Afrique des Nations 2015 qui a débuté samedi dernier.
Ebola
Il y a quelques mois, alors que le virus ravageaient plusieurs pays et faisaient des centaines de morts (et il en fait encore aujourd’hui), la tenue de la CAN était remises en question. Michel Platini , président de l’UEFA, avait d’ailleurs dis à la presse qu’il était pour le report de cette Coupe : « La santé des gens est plus importante ». La CAF, Confédération Africaine de Football lui avait répondu que tant que l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, n’avait pas publié de recommandations ou de rapport en ce sens, aucun report ne serait envisagé. La CAF, qui se disait en contact permanent avec l’OMS, a donc maintenu l’organisation de la CAN.
Seulement, le Maroc craignant le virus Ebola a décidé de se retirer de l’organisation de la compétition deux mois avant qu’elle ne prenne place. La Guinée Equatoriale s’est proposée pour l’organiser alors qu’elle n’était même pas qualifiée. Le 12 novembre, c’est à dire 2 mois et une semaine avant le début de la Coupe, la Guinée a été désignée pour organisée la compétition. La CAF a de fait sanctionné le Maroc d’une exclusion de la compétition, ce qui a permis à la Guinée d’être qualifiée grâce à son statut de pays organisateur.
Cette désignation a soulevé une autre polémique. Le président actuel de la Guinée, en fonction depuis 1979 grâce à un coup d’état n’a pas consulté son parlement. La CAN n’était pas inscrite au budget 2015 du pays. Un pays riche mais qui pourrait avoir des difficultés dans les années à venir avec la baisse du prix du pétrole, le pétrole étant la base de leur économie. Les opposants ont d’ailleurs appelé au boycott de la compétition, insistant que la compétition va rendre le pays « plus pauvre et plus esclave ». Le gouvernement a arrêté deux opposants politiques dernièrement, ce même gouvernement qui est souvent dénoncé par des associations de défense des Droits de l’Homme.
Hospitalité
A tout cela s’ajoute le problème de l’organisation de la compétition. La Guinée ayant été co-organisateur avec le Gabon de la CAN 2012 possède quelques infrastructures correctes mais non suffisantes. Le gouvernement a donc du financer la vidéo et l’éclairage des stades de Mongomo et Ebebiyin. La CAF, elle, a du financer les pelouses de ces stades, n’étant pas dans un état suffisant pour jouer des rencontres internationales.
Mais les stades ne sont pas les seules infrastructures nécessaire au bon déroulement d’une compétition d’une telle envergure. Plusieurs équipes se sont plaintes du manque de moyens pour loger leurs joueurs et leur staff. Notamment la sélection tunisienne qui est arrivée dans un hôtel où les lits n’avaient pas de draps et les salle de bain n’étaient pas fournies de serviettes. La sélection congolaise s’est retrouvée face à une situation encore plus problématique : l’hôtel n’avait pas suffisamment de chambres. Depuis, ces problèmes ont été résolus. Mais ils restent tout de même marquants.
Enfin, car les problèmes ne s’arrêtent pas là, Claude Le Roy, sélectionneur du Congo, s’est plaint de problèmes de transports. Notamment pour se rendre au match d’ouverture de la compétition. Le trajet normalement effectué en douze minutes a été rallongés de plus de 40 minutes pour cause d’embouteillages. Les joueurs sont restés dans leur bus plus d’une cinquantaine de minutes dans plus de 40°C.
Le problème économique peut-être le plus important pour un évènement de cette taille : le remplissage des stades. Le pays ayant été désigné à la dernière minute, les billets n’ont pas pu être tous vendus. Le président a donc acheté 40.000 places (ce qui équivaut à 30.000€) et les a redistribué aux supporters les plus démunis! Il a même encouragé les autres pays à faire la même chose. Les fonctionnaires de la capitale ont également reçus plusieurs places et leur charge de travail a été allégé de deux heures pour leur permettre de se rendre au stade.
Stade la capitale de la Guinée.
